Pour moi, vivre, c'est Christ

Publié le par 7777-ccc

C'est Christ qui délivre......

 

3   Christ, vie et modèle du chrétien — Philippiens 1:6, 9-11, 21, 28 ; 2:12-16, 21, 30 ; 3:1-3, 7-8, 13-14, 17-18 ; 4:2, 6-9, 12-14, 19-20, 22-23



Plus nous avançons dans la vie chrétienne, plus nous sentons que cette vie, c'est Christ. La vie chrétienne, ce n'est pas faire beaucoup de choses ; c'est être occupé seulement de Christ. Si on veut voir le couronnement d'une vie chrétienne, nous le trouvons dans cette épître. Les grands chrétiens, dans le monde entier, on leur tresse des couronnes, on écrit sur eux des bibliothèques toutes entières. Nous voyons ici le couronnement de la vie d'un chrétien qui, certainement, n'a pas eu son égal, et de loin. Comment finit-il ? Comme son Maître. Il avait commencé avec son Maître ; il a continué avec son Maître ; il a fini avec son Maître, comme son Maître. Si nous avions un tel désir — nous l'avons dit récemment, les désirs ne mènent pas bien loin — produit par Dieu, certainement, Dieu nous conduirait dans un chemin analogue. Plus nous voudrons vivre de Christ, plus nous Lui ressemblerons, et plus nous ressemblerons à un serviteur tel que Paul. Et le résumé de ce livre, de cette expérience totale faite chez Paul, c'est celui-ci. Qu'est-ce que Christ est, pour notre cœur ? Qu'est-ce qu'Il est, dans notre vie de tous les jours ? Ce n'est pas ce que nous disons de Christ qui compte, ni même ce que nous écrivons, car il est facile aussi d'écrire, et cela nous arrive à tous. Mais ce qui compte, dans notre vie chrétienne, c'est que, mis en présence des tentations, au double sens du mot, épreuve de la foi ou tentation véritable, nous sortions vainqueurs de l'épreuve. Voilà la puissance ; voilà Christ. Mais si, mis à l'épreuve, en présence d'une tentation, nous fléchissons, c'est que la réalisation de la puissance de Christ en nous n'était pas à la hauteur de l'épreuve ; et cela nous arrive. Ce doit être notre souci constant, de faire briller Christ un peu plus, de Le montrer un peu plus. Si, aujourd'hui, nous ne montrons pas Christ, dans une circonstance où nous ne l'avons pas montré il y a un an, notre temps est perdu. Tout cet intervalle est perdu. Nous avons peut-être écrit beaucoup de choses, et nous connaissons beaucoup plus de chapitres, beaucoup plus de doctrine. Mais si, en présence de la même situation, notre façon d'être est la même, Christ, dans notre cœur, n'a pas plus de place, et nous avons perdu notre temps. En ayant appris beaucoup de choses, nous pourrons peut-être développer des doctrines profondes. Mais nous pouvons demander à chacun de nous ici, chrétiens authentiques, si c'est ce bagage de connaissance qui, à l'instant de la tentation, l'a délivré ; jamais. C'est Christ qui délivre. Si Christ est précieux, alors on traverse une circonstance en étant supérieur à la circonstance. Et la beauté de cette épître, c'est que nous avons un homme supérieur à tout, absolument. Il a été mis à l'épreuve jusqu'au fond ; son cœur a été labouré jusqu'au fond. Et, peut-être, la plus grande de ses épreuves a été de voir l'état des chrétiens, un peu partout. Paul, pour ainsi dire, sort vainqueur de tout cela ; il n'est pas abattu. C'est beau, chers amis. Il ne faut pas croire que nous ne serons pas mis à l'épreuve ; nous le sommes tous. Mais, si nous avons peu d'épreuves, cela prouve que notre foi n'est pas bien grande. Les épreuves sont en rapport avec la puissance de la foi pour les affronter. Si, subitement, nous, qui sommes des chrétiens et nous croyons de braves chrétiens, bien pieux, fidèles, honorant bien le Seigneur, la puissance temporelle venait nous prendre et nous amener en prison, en nous arrachant à tout, je ne sais pas combien de temps il faudrait pour que nous puissions, dans la lettre que nous écririons à nos amis ou à nos proches, dire : «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur».

Cela pourrait arriver, la grâce de Dieu aidant. Dieu le veuille. Mais si nous étions près de Christ, ce serait tout de suite que nous le dirions, sans dire un mensonge — car nous disons aussi beaucoup de mensonges.

Oh, combien on est heureux, chers amis, de se retremper dans les réalités vivantes de la foi et de la vérité chrétienne ! On sent que, si on ne fait pas attention, on se berce avec des habitudes et des mots ; et, peu à peu, on perd sa force, on n'a plus de force. C'est vrai d'un chrétien, d'un frère, d'une assemblée. Si le Seigneur ne parle pas, d'une façon ou d'une autre, une assemblée s'endort et, peu à peu, mondanisée. Alors qu'à une période donnée, elle voyait clair, si elle ne veille pas, elle s'endort. La notion du bien et du mal disparaît, la délicatesse de la conscience aussi ; et on finirait par dire à ceux qui rappellent les vérités de toujours : «Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous ?» (Juges. 15:11), comme on l'a dit à Samson, lorsqu'il a voulu, avec l'Esprit de Dieu, présenter la parole de Dieu.

Il faut être un chrétien devant Dieu. Il faut être un chrétien devant Christ. Si nous sommes chrétiens devant les frères, avant de l'être devant Dieu, nous renversons l'ordre des choses ; nous n'irons pas bien loin. Il faut être chrétien devant Christ d'abord, Christ, dit Paul, c'est ma vie. Vous voulez me tuer ? Tuez-moi ; je vais vers Jésus mon Sauveur ; je vais là où est mon cœur ; vous me libérez. Il y a peut-être quelqu'un qui peut penser ainsi, dans cette salle ; c'est possible. Dieu le sait, et Dieu le veuille ; et Dieu veuille que nous en soyons tous là. Mais, sans aller si loin, est-ce que le cœur de chacun de nous est prêt à partir ? N'y a-t-il pas un fil qui le retienne à ce monde, pas une chaîne, pas un lien ? Si le Seigneur venait maintenant, est-ce que notre cœur dirait : Seigneur, c'est cela que j'attendais ? Voilà la puissance du christianisme.

(Beaucoup de croyants ''attendent'' le Seigneur, mais ils ne sont pas pressés de le voir venir. Trop occupés sans doute à gérer les affaires du monde.)

Vous pouvez apporter à un chrétien qui jouit du ciel les gloires du monde. Il y en a ; le monde est bien fait, pour ouvrir une large avenue vers la destruction. Et que de chrétiens, même, s'y laissent prendre, non pas pour la perdition ; mais ils manquent leur vie. Le maître de ce monde est un expert, dans l'art d'entraîner les cœurs ; il a soixante siècles d'expérience. Puissions-nous dire : «Pour moi, vivre, c'est Christ». Ne pas le dire, mais le réaliser. Paul le dit, à la fin, quand on l'avait privé de tout. Il n'avait plus rien, et ces pauvres Philippiens le faisaient pleurer. Ce ne sont pas les persécuteurs qui faisaient pleurer Paul. Quand on persécutait Paul et Silas, ils chantaient, dans leur prison. Mais, hélas!, ce sont les chrétiens qui le faisaient pleurer.

Quelle place, chers amis, jeunes ou vieux, Christ a-t-Il, aujourd'hui, dans notre cœur ? Votre cœur est-il comme un terrain battu, où tout passe, où la Parole de Dieu passe ? On entend des chrétiens dire : J'ai prié pour demander mon chemin ; puis voilà, je prends mon chemin. Il aurait peut-être fallu prier une semaine, pour y voir clair, tellement le sol était dur. C'est ce que nous avons, ici.

Au chapitre 1 : «Je demande ceci dans mes prières, que votre amour abonde…» (v. 9-11). Nous nous imaginons, quelquefois, que Dieu va nous rendre intelligents d'un seul coup ; jamais. On entend des frères dire cela : Priez, vous aurez la pensée de Dieu. Mais tout dépend de votre état moral. Si votre cœur porte le monde, ne pensez pas que Dieu vous donnera sa pensée ainsi. Il faut d'abord ôter les scories ; et, quand Dieu aura purifié votre cœur — c'est un travail qui peut demander bien longtemps — alors vous verrez clair.

Voyez que l'amour, dans ce passage, va avec le discernement. On trouve d'autres passages. L'amour n'est pas aveugle. C'est si vrai. Je prends un cas extrême, pour justifier cette phrase. Il peut arriver qu'on ne doive pas prier pour quelqu'un. Voilà un homme malade à la mort. Un chrétien, qui ne consultera pas le Seigneur, priera pour lui ; un autre, conduit par le Seigneur, sentira qu'il ne doit pas prier (1 Jean 5:16). Lequel des deux aime le plus ? Le second. J'insiste sur cela. Nous présentons quelques pensées, et à chacun de nous, ensuite, de relire ces passages. L'amour en Dieu, l'amour de Dieu dans les saints, n'est jamais aveugle.

«Que vous soyez purs et que vous ne bronchiez pas». Pur, nous trouvons cela au moins deux fois, dans cette épître. L'apôtre, dans ses chaînes, prie pour ses Philippiens. Quand on est acculé soi-même par des circonstances adverses, il faut de la force, pour penser aux autres. C'est comme le Seigneur ; partout, Il pensait aux saints, au lieu de penser à Lui.

«Que vous soyez purs, et que vous ne bronchiez pas jusqu'au jour de Christ». Qu'est-ce que le jour de Christ ? On le trouve plusieurs fois, dans cette épître, et dans d'autres. C'est le jour de la manifestation de Christ et des Siens. Ce n'est pas le jour où le Seigneur enlèvera les saints, mais le jour où Christ manifestera les saints, ce que chacun aura fait, la manière dont chacun brillera de la gloire de Christ, après avoir subi la perte d'une infidélité, de toute une vie, peut-être. Est-ce que nous pensons au jour de Christ ? Nous aurons une gloire. Le monde a des gloires. Il y a des gens, dans le monde, qui vivent cinquante ans pour arriver à ce qu'ils appellent l'immortalité. Le chrétien n'aura donc pas la même persévérance ? Eux, ils veulent une couronne corruptible ; nous, nous voulons une couronne incorruptible. N'aurions-nous donc pas la persévérance des gens de ce siècle ? Sont-ils donc plus sages, dans leur domaine, que nous dans le nôtre ?

Le motif de la vie chrétienne et du service, c'est l'amour pour Christ. Ce que vous ne faites pas par amour pour Christ, c'est un péché. Ce qui n'est pas fait, dans votre cœur, avec l'amour de Christ comme mobile, c'est de la propre volonté, et c'est du péché. Mais ce qui est fait par Christ est à la gloire de Christ. Et en quoi cela se résume-t-il ? Obéir ; obéir pour ne rien faire, obéir pour faire quelque chose, obéir pour parler ou pour se taire. Il n'y a rien de plus précieux, pour le chrétien.

Saül a fait beaucoup de choses. C'est à lui que cette parole dure est donnée : «Obéir vaut mieux que sacrifice» (1 Sam. 15:22). Est-ce que nous désirons obéir ? Nous sommes persuadés que la supériorité des frères était celle-ci : l'intelligence de la pensée de Christ, et l'obéissance selon cette intelligence. Si les frères perdent cela, ils perdent le sens et la valeur de leur témoignage. Le Seigneur a des serviteurs partout ; mais je dois obéir, et selon la révélation que le Seigneur m'a faite de sa pensée. Dans les temps de désordre où nous sommes, c'est ce qui explique qu'un chrétien ne peut pas s'associer à d'autres, parce qu'en le faisant, il désobéirait à son Maître : Vous y allez ; moi, je ne peux pas.

Nous devons respecter la conscience de tout chrétien, en éveillant en lui, toutefois, le sentiment de sa conscience, autant que possible, pour qu'il ne prenne pas sa propre volonté pour celle de Dieu. C'est pourquoi tout frère qui chercherait à attirer quelqu'un sort de sa place.

Nous avons aussi un jour de triomphe, devant nous. Ceux qui auront voulu le triomphe et la gloire sur la terre subiront une perte, au jour de Christ.

Quel bonheur de n'avoir pas d'hésitation ; et j'espère que nous en sommes tous là.

Le chemin qui s'ouvre devant le plus âgé et le plus jeune, c'est le chemin tracé par Jésus. On marche à la suite de Jésus. Beaucoup sont inquiets, pour orienter la jeunesse. Elle est toute orientée, la jeunesse chrétienne qui veut écouter : Christ est devant elle. S'il y a hésitation, c'est que l'œil n'est pas simple ; c'est qu'on veut entraîner dans ce chemin un peu ou beaucoup de monde. Si vous entraînez un peu de monde aujourd'hui, vous en aurez beaucoup demain ; vous ne serez plus le maître.

«Pour moi, vivre, c'est Christ», dit Paul. Nous ne pouvons pas parler ainsi. Que celui qui peut le faire bénisse le Seigneur de ce qu'il peut le faire. Il y a des degrés, en cela. Paul, c'était vrai dans l'absolu.

Il dit : Je préférerais partir, mais il faut que je reste ; je serai utile aux saints ; je veux bien rester ; mais je préfère partir. On comprend cela, après sa vie de labeur et de souffrances.

Au chapitre 2, nous trouvons le modèle qui nous est présenté : c'est Christ. Au chapitre 1, Christ est la vie.

«Qu'il y ait donc en vous cette pensée…». Il faut qu'elle habite en nous ; elle a été dans le Christ Jésus. Adam a été désobéissant, jusqu'à la mort ; Christ a été obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. Nous citons souvent ce passage ; est-ce qu'il reste un peu dans notre cœur ? Est-ce que cette pensée habite en nous ? Il y en a qui disent : Ce n'est pas possible. Tout le monde pense cela, sauf lorsque Dieu remplit le cœur de quelqu'un comme le cœur de l'apôtre Paul. Et c'est dans la mesure où Christ remplit notre cœur, que nous pouvons penser aux autres. C'est le bonheur, n'en doutons pas. Le bonheur, pour le chrétien, c'est de ne pas penser à soi. C'est le bonheur expérimental, pratique. C'est la vraie, la sainte joie de la communion et de l'approbation de Dieu.

Quand nous avons péché, le Saint Esprit nous occupe de nous-mêmes ; il faut régler cela. Mais lorsque nous marchons avec Dieu, le Saint Esprit nous occupe de Christ, et c'est le secret pour penser aux autres. Qu'on ne dise pas que ce n'est pas possible. C'est la vie chrétienne, et c'est en cela que nous avons des progrès à faire.

Que de fois, dans la Parole de Dieu, nous lisons que celui qui s'abaisse sera élevé. On a vu cela, dans le témoignage. Dans une vie d'homme, on voit cela, des chrétiens, même, qui se sont terriblement élevés. Dieu écroulera tout cela, à un moment ou à un autre ; on a vu de ces écroulements solennels. On ne fera pas mentir la Parole de Dieu. Que d'exemples on a devant soi. «L'abaissement va devant la gloire» (Prov. 15:33), «l'orgueil va devant la ruine» (Prov. 16:18). C'est le principe, et dans l'ensemble, et dans le détail, dans les petites choses. Toutes les fois que nous nous glorifions dans les petits détails, Dieu nous abaisse dans ces choses. Quelle vigilance nous devrions avoir tous, par la grâce de Dieu, à veiller sur ces mouvements de notre cœur naturel et, par la grâce, à réprimer cela. C'est un travail continuel. Il arrive que des chrétiens s'excitent à l'orgueil, de toutes manières ; c'est triste. C'est ce qui faisait pleurer l'apôtre. On ne veux pas de la croix ; et nous savons bien ce que nous aurons alors ; nous aurons le monde, la chair, et nous en aurons à satiété. Comme dit Dieu, dans l'Ancien Testament : Vous avez voulu des idoles ? Vous en aurez. Nous ne saurions trop nous encourager à sonder de très près la pensée de Dieu. On a toujours dit qu'un écart, quant à la pensée de Dieu et dans la marche, écart au début imperceptible, conduit à la ruine, toujours. Il est invisible à l'œil, au commencement, sauf à l'œil de Dieu ; mais il conduit à la ruine.

Donc, au chapitre 2, Christ est le modèle. Au chapitre 3, c'est la réalisation dans un homme. On se vantait beaucoup, aux yeux de Paul ; aujourd'hui aussi, les chrétiens se vantent. Nous nous sommes tous plus ou moins vantés. Paul dit : Vous vous vantez de beaucoup de choses ; vous êtes Israélites, moi aussi, etc. Moi aussi, j'ai des lettres de noblesse, j'ai des titres de noblesse, de toutes sortes. Vous vous glorifiez — et c'est ce qui donnait de la valeur au raisonnement de l'apôtre — vous étalez vos titres de noblesse ; tous les miens sont supérieurs. Eh bien, je les traite comme des ordures ; c'est un état permanent. Pourquoi ? Parce que Jésus était l'objet de Paul. Il nous arrive, à nous, que notre objet, c'est Christ et d'autres choses. Le service même est un danger. Si nous ne faisons pas attention, nous pensons au service plus qu'à Christ

Publié dans Messages biblique

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